… et j’ai réappris à nager
(2019—)
J’ai découvert que je ne savais plus nager en Martinique, alors que j’entrais de nouveau dans l’eau et que je faisais, pour la première fois, le chemin contraire de celui souvent attendu des communautés diasporiques : de l’Afrique vers la Caraïbe.
Réapprendre à nager, me remémorer cette chorégraphie au fil des voyages entre l’Afrique centrale, l’Europe et les îles caribéennes, tout en documentant leurs rives à l’aide du geste photographique, est une manière de reconstituer une archive personnelle mais aussi collective. Elle prend forme dans l’observation des scènes qui se déploient sur les rives fréquentées et désertes de l’Atlantique, de la mer Caraïbe et de la mer méditerranée, dans la rencontre de personnes aux présences mémorables qui s’y attardent et dans une imagination effrénée qui s’inspire de l’histoire non-écrite. «Et j’ai réappris à nager» est une archive qui se fonde sur ce qui se construit après l’oubli ou la séparation, et surtout qui accorde de la place à ce qui se conserve.
… and I relearned how to swim
(2019—)
I realized that I forgot how to swim in Martinique in 2019, as I entered the water again and took, for the first time, a path opposite to the one that is often expected of diasporic communities in search of themselves: from Africa to the Caribbean, with few stops in Europe.
Relearning how to swim, remembering this choreography during my visits between continents, while documenting their shores, is a way of reconstructing a personal and collective archive. It takes shape in the observation of scenes that unfold on the busy and deserted shores of the Atlantic, the Caribbean sea and the mediterranean sea. It is born out of encounters with individuals who linger there, and out of an unbridled imagination that is inspired by unwritten History. It is an archive based on what is built after oblivion or separation, and what is preserved.